![Thibault Marino](https://static.wixstatic.com/media/6dd116_19e0eed618e44318a196d239bb1b7f04~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_653,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/6dd116_19e0eed618e44318a196d239bb1b7f04~mv2.jpg)
Qui es-tu et quel est ton parcours ?
Je suis Thibault Marino et je suis combattant MMA. J’ai commencé par le karaté quand j’avais 16 ans. Je voulais faire une transition vers le MMA, mais cela n’existait pas en France à l’époque. Je me suis donc dirigé vers un club de pancrace où je me suis entrainé pendant trois ans et j’ai participé à une dizaine de combats amateurs. Puis en 2014, je me suis lancé dans le muay-thaï pendant une saison complète avec un coach de mon quartier jusqu’à participer aux championnats de France. Je rêvais déjà de faire carrière dans les sports de combat, mais je n’ai pas trouvé de structures en capacité de m’accompagner. Je continuais donc de m’entrainer en loisir/compétition, tout en travaillant à côté. En 2016, j’ai fini par faire un burn-out. Des divergences familiales, une relation amoureuse toxique, etc. J’ai voulu couper court à cette situation et j’ai décidé de passer les diplômes fédéraux pour pouvoir ensuite ouvrir un club et entraîner. Plusieurs personnes m’ont encouragé à passer le BPJEPS (brevet professionnel de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et du Sport), ce que j’ai fait tout en continuant mon activité de commercial. Et c’est à ce moment-là que l’idée m’est venue de partir faire un tour du monde des sports de combat : le projet « globe fighter »
Peux-tu nous expliquer ce projet « globe fighter » ?
Il s’agit d’un tour du monde d’un an, dans neuf pays avec l’objectif de m’entraîner dans les meilleures académies, avec les meilleurs coachs et les meilleurs athlètes. J’étais déjà de nature baroudeur, alors la logistique ne me faisait pas peur ! C’était même plutôt excitant. C’était en 2017. J’ai négocié mon licenciement, quitté mon appartement et j’ai préparé le voyage. Je m’entraînais tous les jours. Je me suis concentré sur le sport et le MMA. J’ai rejoint la Atch'academy à Aubervilliers, où s’entraine Salahdine Parnasse. J’ai fait mon premier combat pro en pancrace lors du 100% fight contenders. Durant ce combat gagné, un ami filmait la préparation et les coulisses. On a eu l’idée de continuer et de filmer mon tour du monde et d’en faire ensuite un documentaire. Globe fighter est né !
Peux-tu nous raconter l’histoire la plus incroyable que tu aies vécu durant ce tour du monde ?
Je suis resté 3 mois en Thaïlande et j’en ai profité pour aller m’entraîner dans le club qu’un ami avait créé : le Venum Training Camp. Je me suis entraîné à fond pendant deux mois avec eux en pur striking muay-thaï. Et j’ai fait un premier combat qui s’est bien passé et que j’ai gagné. J’ai tapé dans l’œil des organisateurs et ils m’ont proposé de faire un autre combat la semaine suivante dans un show télévisé sur une chaîne nationale. C’était la première fois pour moi dans un évènement aussi médiatisé. Sinon, plusieurs mois plus tard, à Albuquerque (USA), j’ai rejoint la Jackson Wink MMA Academy où s’entrainaient Jon Jones et Holly Holm. J’ai fait un camp avec Tom Duquesnoy (le premier français à avoir signé à l’UFC). Ça a été un déclic : je voulais vivre du MMA.
Quelles sont, aujourd’hui, les qualités les plus importantes pour devenir combattant MMA ?
D’un point de vue technique, cela dépend du style du combattant, mais aujourd’hui, tout le monde est bon dans tous les domaines. L’idéal, pour moi, c’est d’être polyvalent, donc être bon à la fois en striking, en lutte et en grappling. « Bon », ça veut dire être capable de donner une opposition cohérente à quelqu’un qui est dans le haut niveau dans le domaine. Ensuite, ceux qui font la différence parmi les combattants polyvalents, ce sont ceux qui sont excellents dans l’un des domaines. Ensuite, je dirais que le mental est prépondérant. Parce que quand tu rentres dans un octogone avec un gars en face de toi qui veut t’arracher la tête et un public en exaltation, c’est un niveau de stress et de pression qui est au-delà de tous les autres sports. La préparation mentale est donc vraiment très importante et elle est pour l’instant encore sous-exploitée. Ce sera un vrai game changer dans l’avenir.
Selon toi, qui est le meilleur combattant MMA français actuellement et pourquoi ?
On a beaucoup de combattants qui sortent du lot aujourd’hui. Avant même que le MMA soit autorisé en France, on était déjà un pays qui faisait des résultats sur la scène internationale. On a toujours fait parler de nous. On est vraiment une terre de combattants, même en judo, en lutte, en boxe anglaise, en kick-boxing, en muay-thaï, etc. Personnellement, j’ai commencé avec mon ami Alioune Nahaye, qui est toujours en place et qui va combatte bientôt pour le titre du ARES. Salahdine Parnasse est impressionnant. C’est le M’bappé du MMA. Benoit Saint-Denis est impressionnant aussi, surtout au niveau mental. On a vraiment de belles années devant nous en France. Au niveau amateur, c’est très bien organisé avec un niveau élevé. Ça fait plaisir pour la nouvelle génération !
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