Aya Aljurdi est une ancienne joueuse de football. Elle a gagné l’Arab Cup avec la sélection féminine U17 libanaise. Elle a obtenu un master en sciences du sport. Elle est aujourd’hui en charge de section féminine de la PSG Academy au Qatar. Aya Aljurdi est un véritable exemple pour toutes les jeunes filles qui veulent vivre pleinement leur passion pour le ballon rond. Portrait d’une jeune femme de 26 ans qui aspire à la révolution du football féminin.
![Aya Aljurdi à la PSG Academy](https://static.wixstatic.com/media/6dd116_f2331c6b9bf34badb58d84d7a44c478c~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_526,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/6dd116_f2331c6b9bf34badb58d84d7a44c478c~mv2.jpg)
Chère Aya Aljurdi, comment as-tu commencé à jouer au football ?
Quand j’étais petite, je suivais ma mère qui avait une académie de basket. Mais un jour, j’ai joué au football. C’était la première fois de ma vie que je touchais un ballon de football. Je m’en souviens comme si c’était hier. J’étais à côté du point de corner. Le gardien me passe la balle. Je la contrôle puis je drible tous les joueurs et je marque. Surprise, j’ai regardé mes jambes et, comme tout le monde autour de moi, je me suis demandé : « comment j’ai fait ça ? » Puis, je l’ai refait. Et encore. Depuis, je n’ai plus jamais joué au basket ! Mais il n’y avait rien d’organisé pour jouer au football quand on est une fille au Liban. Alors je jouais dans la rue avec les garçons. À 11 ans, j’ai rejoint une académie pour garçons qui a ensuite ouvert une section féminine.
Pourquoi es-tu venue au Qatar ?
Je suis arrivée en 2021, après la pandémie et la crise au Liban. Je venais de terminer mes études. C’était une décision importante, car ce n’est pas facile de quitter son pays. Je m’étais rompu les ligaments croisés deux fois dans ma carrière alors, il était temps de passer à autre chose et de commencer une nouvelle vie. Le Qatar faisait partie des rares pays offrant des visas aux Libanais. Mon père habite au Qatar alors j’ai postulé pour un visa familial. Je suis arrivé ici et je suis repartie de zéro !
Comment te sens-tu ici ?
Le pays est très sûr. J’aime beaucoup cela. Ils font leur mieux pour le développement de la culture, du tourisme, etc. C’est un pays orienté vers la famille. Personnellement, je suis davantage ici pour travailler que pour profiter de la vie. L’environnement de travail est superbe. J’aime beaucoup mon quotidien ici. En ce qui concerne le football, je pense que le football féminin n’est pas encore très développé, mais nous faisons de notre mieux à la PSG Academy. Les autres académies du pays font du bon travail aussi, mais à la PSG Academy, ce que l’on propose aux filles est exceptionnel.
![Aya Aljurdi à la PSG Academy](https://static.wixstatic.com/media/6dd116_7116e5450df547659d8344ff54f8df4c~mv2.jpg/v1/fill/w_852,h_1280,al_c,q_85,enc_auto/6dd116_7116e5450df547659d8344ff54f8df4c~mv2.jpg)
Quel est ton meilleur souvenir dans le football ?
Avec la sélection libanaise U17, nous avons gagné l’Arab Cup en 2015. C’est certainement le meilleur souvenir de ma carrière. Quelques mois auparavant, j’avais participé à plusieurs matchs avec la sélection U19 et nous avions perdu lourdement contre nos adversaires. J’étais donc inquiète, car il y avait de bonnes équipes participant à l’Arab Cup, comme l’Algérie. En demi-finale, nous avons justement battu l’Algérie et j’ai marqué le but de la victoire ! Et en finale, on gagne contre Djibouti avec un scénario incroyable : je rate un penalty en fin de match alors qu’on mène 1-0 puis dans la foulée je fais un sauvetage sur ma ligne pour conserver le score. Beaucoup d’émotions ! Cette victoire est la première coupe remportée par le Liban, toutes catégories confondues hommes et femmes.
Et en tant que coach ?
Cette semaine, je venais de terminer une session d’entrainement et j’allais déjeuner. Comme chaque jour, je regardais mes emails et ce jour-là j’en ai vu un « bizarre ». Le genre d’email que je n’avais jamais reçu. J’ai bloqué un instant et mon cœur a commencé à battre très fort. Il s’agissait de la convocation officielle de Shantale, une de nos meilleures joueuses, pour la sélection lituanienne U15 ! J’ai senti à ce moment-là que j’étais partiellement responsable de cette réussite. Que l’on ne perd pas notre temps à entrainer tous les jours et aider les joueuses à se développer. C’était un grand moment pour moi. Je considère mes joueuses comme mes propres enfants. J’essaie de participer à leur éducation à travers le football. Je me sens vraiment connectée à elles. Je fais attention aux détails. Si l’une d’entre elles ne va pas bien, je veux savoir pourquoi et l’aider. Je ne suis pas qu’une coach. J’ai vraiment envie de les accompagner dans la vie.
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Simon Leon, copywriter, rédacteur et community manager
Crédits photo : PSG academy