Saviez-vous que les jeunes combattants thaïlandais commençaient la pratique de la boxe dès l’âge de six ans ? C’est dire l’engouement et la valeur spirituelle de ce sport dans ce pays d’Asie du Sud-Est. Mais qu’est-ce qui rend ce sport si important dans le quotidien local ? Séjournant en Thaïlande pour quelques mois et étant spécialisé dans la création de contenus sportifs, il me semblait logique d’écrire un article sur le sport roi du pays : le “muay-thaï”. Partons à la découverte de ce sport pas comme les autres ! Je vous emmène sur l’île de Ko Pha Ngan rencontrer Raphaël, un Français venu faire un stade intensif de perfectionnement, plonger dans l’arène Jomhod pour vibrer devant les meilleurs combattants insulaires et peut-être même enfiler les gants pour expérimenter ce que l’on appelle aussi "l'Art des huit membres". C’est parti !
Définition de la boxe thaïlandaise / Muay Thaï
Commençons par le commencement ! La boxe thaïlandaise (boxe thaï) ou Muay Thaï (muay-thaï) est un art martial traditionnel originaire de Thaïlande et réputé pour son efficacité en combat. Il est également appelé "l'art des huit membres" puisqu’il se distingue par l'utilisation des deux poings, des deux coudes, des deux genoux et des deux tibias, offrant une grande variété de techniques d'attaque et de défense. Au-delà du sport, la boxe thaï incarne surtout les valeurs culturelles thaïlandaises telles que le respect, la discipline et la spiritualité. 90% de la population thaïlandaise est familière avec le Muay Thaï, ce qui en fait le sport numéro un dans le pays et une véritable fierté nationale. Mais cette boxe a su s’exporter à l’international avec succès en devenant, notamment, une des inspirations principales des combattants MMA.
La boxe thaïlandaise à Ko Pha Ngan
En voyageant, j’essaie toujours de découvrir les sports nationaux. Cela est toujours intéressant et ça permet aussi de sortir un peu des articles foot ! M’étant installé à Ko Pha Ngan pour quelques mois, j’avais une belle opportunité de découvrir le muay-thaï. La pratique est répandue sur l’ensemble du territoire, mais la présence d’étrangers sur l’île rend la boxe thaïlandaise plus développée qu’ailleurs.
Les stages de boxe thaï à Ko Pha Ngan
La notoriété grandissante de la boxe thaïlandaise et l’aspect paradisiaque de l’île de Ko Pha Ngan ont eu pour effet de développer un véritable business des stages de muay-thaï. Phénomène que l’on retrouve dans d’autres villes de Thaïlande comme à Phuket. Il est néanmoins important de différencier les différentes pratiques. Certains “camps” proposent des stages de perfectionnement à des combattants déjà expérimentés qui souhaitent développer leurs compétences. D’autres structures proposent à des parfaits néophytes d’apprendre la boxe thaïlandaise en un mois et de terminer cette expérience par un combat officiel. Chacun se fera son avis !
Portrait d’un combattant français de boxe thaïlandaise
Au détour d’un match de football, je rencontrais Raphaël, un jeune français de 22 ans. À l’instar de Thibault Marino, Raphaël cultive sa passion pour les sports de combat et son désir de découverte de nouvelles cultures. À 22 ans et après tout juste avoir terminé ses études d’analyse data, il décide de partir pour deux mois à Ko Pha Ngan pour faire de la boxe thaï de manière intensive. Raphaël a commencé la boxe dans le club de Boulogne Muay Thaï. Discipline dont il est rapidement tombé amoureux. Quand il est en France, Raphaël s’entraine deux fois par semaine. Cela ne lui suffisait plus. Il y a un an, un membre de son club de Boulogne-Billancourt était parti faire un camp à Bangkok. Le récit de cette expérience a été un déclic pour lui et l’un de ses amis. Ils décidèrent ensemble de préparer à leur tour un séjour dans le pays du Muay Thaï. Il faudra une année entière de préparation pour concrétiser ce projet. Ils choisissent alors le club de Diamond Muay Thai à Ko Pha Ngan.
Journée type dans un camp de Muay Thaï en Thaïlande
Voici la journée type de Raphaël durant son camp de boxe thaï : “Je me réveille à 7H10. Je prépare mes affaires. À 7H30, je pars sur un running de cinq kilomètres en extérieur. À 8H00, début du cours : corde à sauter, étirements, bandage des mains puis on enchaine avec le shadow, du travail au sac, de la technique, des PAO (pattes d’ours) et on finit avec des 3 rounds de sparrings. Et on fait ça deux fois par jour. Deux sessions de deux heures, six jours sur sept, du lundi au samedi. Et le dimanche, c'est repos. Il faut savoir qu’on a les repas d’inclus dans le package. Un à 10H00 et l’autre à 18H00.”
L’avis de Raphaël sur son camp de boxe thaï à Ko Pha Ngan
Après deux mois intensifs de boxe thaï, l’analyse de Raphaël est très positive : “je sens que mon niveau s’est nettement amélioré. J’ai autant progressé en deux mois ici que durant mes deux premières années d’apprentissage en France. En rentrant en France et si mon coach est d’accord, je voudrais commencer à combattre. J'ai aussi rencontré des personnes formidables ici. Particulièrement les coachs et les autres participants. C’est comme une famille qui se crée. C’est quelque chose de puissant. De fort. C’est sûr que je reviendrai. Quand je sais pas, mais je suis vraiment tombé sous le charme de Ko Pha Ngan. Et cette fois-ci, je combattrais !
L’expérience d’une night fight thaïlandaise
Pour poursuivre la découverte de la boxe thaïlandaise, j’accompagne Raphaël à la Jomhod fight night. C’est un évènement de près de trois heures durant lequel s’enchaînent six combats de cinq rounds de trois minutes. Ces fight nights sont hebdomadaires sur l’île et exposent des combattants thaïlandais, mais également les étrangers venus “faire un camp”. On se retrouve dans une ambiance d’arène avec des gradins tout autour du ring central. La salle est pleine à craquer et l’ambiance surchauffée. Les combats vont crescendo. Du plus “light” au plus “engagé”. Les deux derniers combats de l’évènement étaient réellement intenses. Celui opposant les deux Thaïlandais Saradlek à Pepsi finit par une victoire sanglante du champion qui préserve sa ceinture. Mais le combat le plus impressionnant fut le dernier combat. Il opposait le suédois Rist, membre du même club que Raphaël, au Thaïlandais Talayhod. La différence de taille et de poids s’est rapidement fait sentir et le combat fut à sens unique. Une victoire par KO au troisième round. Expéditif.
Enfiler les gants de muay thaï à Ko Pha Ngan
Comment pourrais-je présenter le sport national sans moi-même enfiler les gants. Je vous rassure tout de suite. J’ai simplement fait une séance d’initiation, mais cela me semblait important de tester pour en parler. J’ai suivi le conseil de Raphaël et j’ai rallié le Diamond muay thaï camp à Thong Sala pour deux heures intensives. Pour un non-pratiquant de sports de combat, deux choses m’ont interpelé. La première, c’est le contraste entre la violence de ce sport et des différents coups à asséner en opposition avec le respect qu’en dégage la pratique. À aucun moment, il n’est question de faire mal, de blesser. La bienveillance est de mise et tout l’apprentissage réside dans la technique et la tactique de combat. Le second aspect qui m’a touché est la capacité de ce sport à se défouler. Je comprends bien mieux à présent ceux qui choisissent la boxe thaï (ou certainement tout autre sport de combat) car cela permet de laisser les soucis du quotidien aux vestiaires et de se concentrer sur l’essentiel durant deux heures et donner toute son énergie dans la pratique de la boxe.
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Simon Leon, copywriter, rédacteur et community manager
Crédits photo : Diamond Muay Thaï