Pour la première fois depuis le lancement des interviews de frenchies, on sort de l’univers du football ! Je me suis rendu à Hô Chi Minh-Ville (Vietnam) afin d’interviewer un jeune espoir des sports mécaniques et le premier pilote français Yamaha au Vietnam. Malgré ses 18 ans, Maxence Sicot fait preuve d’une grande maturité quand il s’agit de parler de sa carrière et de ses ambitions pour l’avenir. Une rencontre particulièrement intéressante que je suis heureux de vous présenter aujourd’hui.
![Maxence Sicot, pilote français Yamaha](https://static.wixstatic.com/media/6dd116_e112ef5933d14d729f1ff17e39f0eef7~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_654,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/6dd116_e112ef5933d14d729f1ff17e39f0eef7~mv2.jpg)
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Maxence Sicot, je suis né le 23 octobre 2006. Je viens tout juste d’avoir 18 ans et je suis franco-vietnamien. Je suis pilote semi-professionnel en moto. J’habite depuis 10 ans à Hô Chi Minh-Ville mais j’ai été éduqué avec la culture française.
Comment es-tu devenu pilote ?
J’ai commencé quand j’avais 11 ans. Mon père a toujours aimé la moto et m’a transmis sa passion. Il m’a construit ma première moto puis à 12 ans mon premier motocross en m’apprenant les bases du pilotage. Et à 13 ans, j’ai fait mon premier circuit. Ensuite j’ai eu un deal avec mon père. N’étant pas un excellent élève, pas très discipliné, mon père m’a demandé d’avoir de bonnes notes en contrepartie de la possibilité de faire de la moto. Depuis la cinquième, mes résultats se sont améliorés et j’ai eu le baccalauréat. Maintenant je peux mon consacrer au pilotage professionnel !
Comment c’est de vivre au Vietnam ?
On voit très vite la différence entre les expats de passage au Vietnam et ceux qui s’installent sur le long terme. La vie ici m’a rendu plus mature plus vite. On fait les bêtises plus jeunes et donc on les finit plutôt aussi, car on apprend plus vite. Je pense qu’on est plus ouverts d’esprit quand on grandit au Vietnam.
![Maxence Sicot, pilote français Yamaha](https://static.wixstatic.com/media/6dd116_6ea41a9c6f5643cbbb5ccdb07188a914~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_654,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/6dd116_6ea41a9c6f5643cbbb5ccdb07188a914~mv2.jpg)
Quelle est la vie d’un pilote français Yamaha en Asie ?
Déjà, je suis le seul pilote de mon âge au Vietnam. C’est un sport qui coûte cher et qui demande beaucoup d’investissement humain. Je fais des Track days en Malaisie, en Thaïlande ou encore en France, au Mans, et j’ai participé à plusieurs courses comme sur le circuit du Bend en Australie. C’est beaucoup d’efforts. Je me fais mal pour être meilleur de jour en jour.
Quelle a été ta meilleure performance jusqu’à maintenant ?
Si c’est juste pour mon ego, le record Yamaha du circuit de Dai Nam où je m’entraine au Vietnam. Mais sinon, je dirais ma participation à la course DID championship dans la catégorie STS (400) à laquelle j’ai participé. J’ai terminé troisième sur 60 pilotes et j’étais le premier parmi les moins de 18 ans.
Quel est ton meilleur souvenir de carrière ?
Mes meilleurs souvenirs, c’est les track days car je partage ces moments avec mon père. Il me coachait et j’adorais ça. Quelquefois, c’est dur pour lui, surtout quand je chute. Cet été, au Mans, j’ai perdu le guidon droit en plein virage avant la ligne droite. Si je l’avais perdu 1 seconde plus tard, je serais certainement mort. C’est dur à vivre pour un père. Pourtant, il a toujours été là pour moi.
As-tu une anecdote originale à nous raconter ?
J’ai des trucs de dingues qui me sont arrivés ici ! Le circuit sur lequel je m’entraine est pas super bien entretenu. Donc il m’est arrivé de croiser un chien sur la ligne droite en 600 centimètres cube... Ou même un mec qui fait demi-tour sur sa moto sans casque en pleine course ! Mais le chien, ça m’avait vraiment marqué. Il est passé juste devant ma roue à 170 km/h…
![Maxence Sicot, pilote français Yamaha](https://static.wixstatic.com/media/6dd116_db3ae89f844b41ffba091dfcadbdd12b~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_653,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/6dd116_db3ae89f844b41ffba091dfcadbdd12b~mv2.jpg)
Quels sont tes objectifs pour l’avenir ?
J’ai décidé d’aller tenter ma chance en France. Je pense être arrivé au bout de ma collaboration avec mon coach actuel donc avec mon père, on a décidé de franchir une nouvelle étape en allant en France. Grâce à mon coach, j’ai appris toutes les bases du pilotage. Maintenant, la suite c’est en France. J’ai été le premier pilote Yamaha Vietnam via le projet Katakamuna financé par un investisseur japonais qui a débloqué 60 000 euros. J’ai fait mon dossier de sponsoring pour la France et l’objectif est de rejoindre une équipe et de participer aux championnats de France en 600. Après on verra pour l’Europe, la SuperBike, etc.
Appréhendes-tu la rencontre avec les pilotes français qui ont l’habitude des circuits dans l’hexagone ?
J’appréhende un peu, car ils ont eu des choses que j’ai pas eues, mais j’ai aussi eu des choses qu’ils n’ont pas eues. Par exemple, en Asie, il y a vraiment beaucoup de contacts dans les courses. Certains te foncent dedans volontairement en te regardant dans les yeux. Ça provoque des chutes importantes. J’ai remarqué que c’était moins violent en France. Sinon, je me suis entrainé pour l’endurance dans des conditions difficiles. Des conditions qu’on ne retrouve pas en France. Donc je pense que ça peut faire ma force. Mais oui, ils ont aussi des avantages sur moi. Il faudra être fort pour performer.
Quelles sont les qualités requises pour devenir pilote ?
Mon père m’a toujours répété « reste humble et persévère ». Par exemple, dans la vie de tous les jours, je conduis un scooter quand mes amis ont tous de grosses motos. Je ne m’affiche pas « pilote de moto ». Je reste discret. Sinon, il faut aussi être malin. Bien réfléchir, prédire les éventualités, préparer les options de secours, etc. Il ne faut jamais se ménager et prendre des risques.
![Maxence Sicot, pilote français Yamaha](https://static.wixstatic.com/media/6dd116_b8ac726b12a34fe3bc370571e8af4431~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_653,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/6dd116_b8ac726b12a34fe3bc370571e8af4431~mv2.jpg)
Le TOP10 de Maxence Sicot
Ton meilleur ami dans le monde de la moto : Yuki Ito, mon ange gardien ! C’est un super pilote et quelqu’un qui a toujours été là quand j’ai eu besoin.
Le meilleur pilote contre qui tu aies concouru : Kakeru Okunuki
Le meilleur pilote français de l’Histoire : Fabio Quartararo
Ton idole de jeunesse : Valentino Rossi
Ton rêve dans le sport : la MotoGP
Si tu devais être un autre métier : gendarme
Un autre sport que la moto : les sports de combat
Un héros dans la vie « réelle » : mon père. Il a fait tellement de sacrifices pour moi. Il a toujours été là pour moi. Il sera toujours là pour moi. Lui dire merci, c’est pas assez. Mais je trouverai un moyen de le remercier !
Ta plus grande qualité : j’aime partager
Ta chanson préférée : tous les morceaux de Mac11
Ton surnom : Big M6
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Simon Leon, copywriter, rédacteur et community manager.
Crédits photo : Maxence Sicot