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Interview de Maxime Sivis, défenseur du Dinamo Bucarest (Roumanie)

Comme beaucoup de jeunes en centre de formation, Maxime Sivis ne s’est pas vu offrir de contrat professionnel. Il a donc décidé de rebondir dans les divisions inférieures pour atteindre son rêve de professionnalisme. Avec succès puisqu’il a évolué pendant trois saisons en Ligue 2 à Guingamp et maintenant en première division roumaine dans le club historique du Dinamo Bucarest. Portrait d’un joueur qui mérite mille fois sa réussite actuelle.


Maxime Sivis au Dinamo Bucarest

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis Maxime Sivis. J’ai 26 ans. J’ai commencé le foot à 6 ans à Cholet. J’y suis resté jusqu’en U15 puis j’ai intégré le centre de formation d’Angers. J’y ai fait toute ma formation jusqu’à intégrer l’équipe première. Mais finalement, je n’ai pas signé pro. J’ai alors rejoint QRM où j’ai joué une vingtaine de matchs, puis à Concarneau, toujours en national et encore une vingtaine de matchs. Un jour, on va gagner contre le Red Star. Je fais un gros match. Peu de temps après, le Covid arrive. Je reçois alors un appel du Red Star qui me fait signer. Encore une vingtaine de matchs ! Je suis en contact avec Sochaux et Guingamp. Je choisis Guingamp pour trois ans mais quand j’arrive, au bout de trois entrainements, je me blesse pour deux mois et demi. Je rate la prépa et le début de championnat mais le coach (Stéphane Dumont) avait confiance en moi et quand je suis revenu, il m’a titularisé. Premier match en L2, premier but ! Après les trois ans, j’aurais aimé prolonger parce que je me sentais bien là-bas. J’étais épanoui. Les discussions se sont vite arrêtées mais on est restés en bons termes. Je les remercie pour tout ! Le mercato de cet été a été un peu difficile. J’ai joué 36 matchs dans la saison mais avec les problèmes de droits TV, les touches se sont concrétisaient pas. Je le vivais assez mal mais j’étais bien entouré. Puis le Dinamo est arrivé. Je savais que c’était un club historique mais ce n’était pas le projet auquel je m’attendais. On s’est posé les bonnes questions avec mon entourage. J’avais la chance de connaitre des joueurs qui jouaient en Roumanie et je n’ai eu que des bons retours sur le club et la ville. Je suis donc venu deux jours dans la capitale et j’ai eu un super feeling. Dès l’atterrissage, j’étais surpris. J’ai été très bien accueilli. Les gens sont très avenants. Je ne me suis plus posé de question et j’ai foncé. Même si ma décision en a surpris plus d’un, je ne regrette pas du tout mon choix !


Maxime Sivis à Guingamp

Comment définirais-tu le football roumain et ton club, le Dinamo Bucarest ?

Les Français ont beaucoup d’a priori sur la Roumanie. Il faut venir voir par soi-même pour comprendre que ce n’est pas fondé. Que ce soit niveau sportif et même extra-sportif. Il y a beaucoup plus d’intensité qu’en Ligue 2. C’est un peu moins tactique qu’en France mais plus intense. Il faut encore que je m’acclimate au championnat. Je ne parle pas roumain. Je prends aussi des cours d’anglais pour d’aller plus vite dans mon apprentissage et faciliter mon intégration. C’est des ambiances que j’ai pas connu en France mis à part à Saint-Etienne et Bordeaux. On m’avait prévenu qu’à domicile, c’était ouf ! Mais je ne m’attendais pas à autant d’ambiance ! C’est un pur bonheur d’être ici ! Sinon, mon club ne fait pas partie des clubs avec les plus gros budgets comme Cluj, le Rapid ou le Steua. Mais je pense que la cellule de recrutement et le coach font un très bon travail pour construire une équipe très ambitieuse. On le vit sur les premiers matchs. On fait de super résultats. Si on arrive à gommer les petites erreurs que l’on fait encore, on pourra viser le TOP6 pour remettre le Dinamo à la place qu’il mérite. On est tous très compétitifs au club et on veut croire à une qualification européenne.

 

« On veut croire à une qualification européenne »

 

Revenons au tout début, tu es né à Cholet, ville la plus ennuyeuse de France selon Topito, peux-tu nous prouver que ce n’est pas vrai ?

J’ai quitté assez tôt Cholet mais très honnêtement, même si c’est pas une grande ville qui bouge, moi qui ai eu la chance de bien voyagé, je peux, dire qu’il y a pire que Cholet ! Il y a une vraie dynamique avec le sport : le foot, le club était en national, le basket en Pro A avec une ambiance de folie. Il y a pas mal de choses à faire à Cholet !

 

Après avoir fait ta préformation à Cholet, tu termines ton cursus au SCO, que retiens-tu de tes années angevines ?

Ce qui m’a le plus marqué, c’est un coach : Abdel Bouhazama. Moi ça ne s’est pas toujours très bien passé avec lui d’un point de vue humain mais sur le plan sportif, je pense que c’est le coach qui m’a fait passer le plus de paliers. Il était toujours derrière nous pour nous préparer au haut niveau et maintenant que je côtoie ce haut niveau, je ne peux que le remercier. Il nous en faisait voir de toutes les couleurs et c’est pour ça que je suis endurci aujourd’hui. C’est aussi lui qui a décelé mon potentiel pour être arrière droit alors que je jouais 9. Je lui en serais toujours reconnaissant pour ce qu’il a fait pour moi.

 

Qu’est ce qui t’a manqué pour t’imposer au SCO ?

Je pense la confiance en moi. J’ai pas réussi à montrer qui j’étais en arrivant en équipe première. J’avais trop d’étoiles dans les yeux et je suis arrivé sur la pointe des pieds, en étant gentil avec tout le monde et voulant être ami avec tout le monde.

 

Alors que tu l’as montré ensuite, tu as un vrai caractère de guerrier ?

Bien-sûr mais je l’ai compris plus tard. Après mes expériences à QRM et Concarneau, j’ai montré mon meilleur niveau malgré les difficultés. Par exemple, à Concarneau, j’avais été écarté du groupe et je jouais avec la réserve en R1. J’ai pas lâché et quand le nouveau coach est arrivé, il m’a remis dans le 11 de l’équipe première et c’est là que j’ai fait mes meilleures prestations.

 

Justement, en 2018, tu décides de signer à QRM, alors en national ? A posteriori, c’est un choix impatient ou au contraire intelligent ?

J’aurais pu rester un an de plus à Angers avec une revalorisation de salaire mais pour moi ce n’est pas la bonne solution. Je ne sais pas pourquoi je n’ai pas signé pro au SCO mais pour moi, ça signifiait que si je restais, j’allais perdre un an en réserve. J’ai décidé de reculer pour mieux sauter. QRM m’offrait un pallier plus abordable pour atteindre le professionnalisme. Je pense avoir eu raison car, dès ma première saison, je joue une vingtaine de matchs. 

 

Quel a été le déclic dans ta carrière. Le jour où tout a basculé du bon côté ?

La bascule, c’est vraiment Stéphane Dumont. On a eu une vraie relation de confiance. Je ressentais que ce que je donnais sur le terrain, le coach me le rendait. Il a compris dès le début que j’étais un affectif et il m’a permis de m’exprimer de la meilleure des façons.

 

Comment t’adaptes-tu à la Roumanie et à la vie à Bucarest ?

J’ai directement trouvé une maison. On avait conclu un accord avec le club, c’était de venir voir Bucarest quelques jours pour voir le feeling que j’avais avec la ville avant de signer. En l’espace de deux jours, j’ai trouvé un point de chute. Tout a été facile. Dans mon cœur, il n’y avait pas de hasard. Il n’y a pas eu besoin de forcer les choses. Dans la vie de tous les jours, je trouve les gens plus avenants qu’en France, moins dans le jugement. Les différentes communautés vivent en paix. Chacun vie sa vie en souriant ! En arrivant, j’ai pris une vraie claque, une leçon d’humanité et d’humilité.  

 

Tu viens de vivre ton premier derby à l’extérieur contre le Rapid Bucarest et ce fut mouvementé ! Peux-tu nous raconter ?

C’est la plus grosse ambiance que j’ai vécu de ma carrière ! Pour comparer, il y avait plus de spectateurs à Saint-Etienne mais ça faisait plus de bruit ici à Bucarest. Il y a moins de monde mais il y a plus d’énergie ! Vendredi dernier, je regardais Guingamp à la TV et avec les problèmes programmation TV, c’est encore plus dur pour eux. Avec tout le respect que j’ai pour Guingamp, je vivais pas ces ambiance en France. Quand l’EAG était en Ligue 1, c’était certainement différent mais je suis vraiment content de vivre des émotions comme le derby d’hier. C’est pour ça qu’on fait du foot !

 

La ligue 2 te manque ?

Franchement, pas du tout ! Certains diront que je suis en Roumanie, etc. Je suis en Ligue 1 ! Je ne regrette en rien mon choix. Je ne ressors rien de négatif !

 

Maxime Sivis à Guingamp

26 ans, bientôt le prime de ta carrière, c’est quoi la suite ?

J’ai signé deux ans et ma mission, c’est d’aider le Dinamo à revenir sur le devant de la scène nationale. J’aimerais bien m’inscrire dans la durée ici car je m’y sens bien. Il y tout pour bien travailler. A moyen terme, j’aimerais bien jouer l’Europe…

 

En 2015, tu as joué un match amical avec les U17 de la RDC. Et puis plus rien. Tu en es où d’un point de vue personnel ?

A l’époque, c’était plus une découverte. J’avais pas encore atteint le professionnalisme. Je suis tout le temps la sélection. Je suis en contact régulier avec Wissa, MPasi, Kalulu et d’autres joueurs. J’ai croisé le coach il y a deux ans au Cameroun. On a discuté un peu et il m’a dit qu’il me suivait et qu’il avait toujours un œil sur moi. Honnêtement, en signant ici, je m’octroie plus de chances d’y croire. Je vais donner mon maximum pour performer en club et toquer à la porte de la sélection. La concurrence est forte à mon poste mais je sais que je suis pas loin. Je prends mon mal en patience et on verra !

 

Ton agent s’occupe également d’un certain Abdelli, ça peut aider pour un potentiel retour au SCO un jour non ?

Je ferme la porte à rien. On sait pas de quoi est fait demain mais très honnêtement, un retour en France, à l’heure actuelle, je ne sais pas si je dirais oui. Après la fin de mon contrat à Guingamp, oui ! Mais maintenant que j’ai mis les pieds en Roumanie, je ne sais pas si je reviendrais en France ! J’ai m’impression d’avoir pris un aller sans retour !

 

Jusqu’à présent, quel est le meilleur souvenir de ta carrière ?

J’en ai deux ! Avec le Red Star, on élimine Lens, alors cinquième de Ligue 1 en 32ème de finale dans un match de folie ! On mène 1-0, ils reviennent à 1-1 en fin de match puis mène 2-1 dans les prolongations mais on renverse encore le match ! Le deuxième souvenir, c’est mon premier match en Ligue 2. Je sortais de 2 mois et demi de galère. J’arrive sur la pointe des pieds et je marque !

 


Maxime Sivis au Dinamo Bucarest

Le TOP10 de Maxime Sivis

  • Ton meilleur ami dans le foot : je peux pas en citer qu’un ! Dominique Youfeigane, Tristan Muyumba et Dylan Louiserre et Youssouf M'changama

  • Le meilleur joueur avec qui tu aies joué : El Hadji Ba, Youssouf M'changama et Mehdi Merghem

  • Le meilleur joueur contre qui tu aies joué : Gaël Kakuta

  • Ton idole de jeunesse : Didier Drogba

  • Ton club de cœur étant enfant : OM

  • Ton rêve dans le foot : Jouer la Ligue des champions

  • Si tu n’avais pas été footballeur, quel métier auras-tu fait : éducateur sportif

  • Un pays où tu aimerais jouer : Allemagne

  • Ton talent caché : dormir !

  • Ton surnom : Booska P

 

Maxime Sivis au Dinamo Bucarest

Le 11 de rêve de Maxime Sivis

(4-2-3-1)

Buffon

Carvajal – Maldini – Sergio Ramos – Marcelo

Zidane – Pirlo

Messi – Ronaldinho – CR7

R9

 

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Crédits photo : gsp.ro, Maxime Sivis

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