Formé à Vannes, Steve Lawson a connu cinq pays différents dans sa carrière. Entretien avec un joueur talentueux et un homme qui a su cultiver sa résilience pour vivre ses rêves de footballeur.
Quel est ton parcours et qu’est ce qui t’a amené en Lituanie ?
J’ai eu un parcours assez atypique. Je pense qu’il faudrait un livre entier pour raconter tout ce que j’ai traversé pour en arriver là où je suis actuellement. Mais la version courte ressemble un peu à ça. J’ai commencé à jouer au niveau professionnel à 18 ans au Vannes OC mais j’étais toujours sous contrat amateur. Après un an et demi et en fin de contrat, je me suis fracturé la cheville et le tibia, ce qui m’a gardé hors des terrains pendant 7 mois. J’ai atterri en CFA2, à Locminé, avant de rebondir avec la réserve d’Evian TG. J’ai ensuite décidé de quitter la France pour aller en Suisse où j’ai joué pendant deux saisons. La première avec le Mont FC et la seconde avec Xamax durant laquelle on a remporté le titre et été promu en première division. Après ça, direction le Livingston FC pour évoluer en première division écossaise pendant trois saisons. Suite à ça je me suis fait une troisième fracture de fatigue, ce qui m’a empêché de retrouver un club. J’ai donc été 6 mois sans club avant de rejoindre Hamilton pendant dix-huit mois. J’ai alors eu besoin de changer d’air et j’ai accepté une expérience en Tunisie, qui ne s’est pas passée comme prévu. Et me voilà en Lituanie !
Comment décrirais tu le football lituanien ?
Le football lituanien est assez similaire au football suisse. L’intensité n’y est pas très élevée et le niveau des équipes et des joueurs est plutôt homogène. Je dirais que pour des joueurs qui souhaitent se relancer ou se montrer, c’est une bonne vitrine.
C’est comment de vivre en Lituanie ?
La vie ici ne change pas tellement de la France. Mis à part la barrière de la langue, on s’y retrouve assez facilement. L’anglais est enseigné dès le plus jeune âge, donc il n’est pas rare de tomber sur des enfants de 8 ans déjà bilingues ! Le coût de la vie dépend du secteur dont on parle. Par exemple, faire les courses sera légèrement moins couteux qu’en France en revanche si on prend le secteur de l’esthétique, le coût est nettement moins élevé ici. J’apprécie beaucoup la mentalité des Lituaniens qui sont très aimables.
Comment est l’ambiance dans les stades lituaniens ?
Je ne vais pas mentir, j’ai connu mieux. En Lituanie, le sport qui domine c’est le basket. Jusqu’à présent je n’ai jamais joué dans un stade plein.
C’est compliqué de trouver sa place en tant que français ?
Pas du tout. Dans l’équipe il y a beaucoup d’étrangers et tout le monde parle anglais dans le vestiaire, même le coach. Je me sens très à l’aise au stade et aussi en dehors.
Que peux-tu nous dire de ton club : le FK Suduva Marijampole ?
C’est un club historique avec de très bonnes infrastructures mais qui est actuellement en reconstruction.
Quel pays t’a le plus marqué dans ta carrière ?
La Suisse sans hésitation. J’ai adoré mon passage là-bas. Mis à part le coût de la vie qui est bien plus élevé qu’en France, j’ai trouvé que la mentalité des gens et l’ambiance générale du pays favorisent le bon vivre.
Quelles différences footballistiques observes tu entre la France, la Suisse, l’Ecosse, la Tunisie et la Lituanie ?
Chaque pays a son style de jeu. En France, c’est très physique, en Suisse plutôt technique alors qu’en Ecosse on parlera beaucoup de l’intensité. En Tunisie ce qui m’a marqué c’est l’agressivité et en Lituanie c’est assez compliqué de définir un style pour le championnat entier parce que chaque équipe a un style bien particulier.
Quels sont tes projets pour l’avenir ?
J’ai toujours essayé de penser à l’avance et ça ne m’a jamais réussi. J’ai donc décidé de ne plus me prendre la tête par rapport à l’avenir et de me concentrer sur le présent. Je profite de chaque instant sur le terrain et je laisse le vent me porter. Pour ce qui est des projets extra-sportifs, j’ai quelques idées que je suis en train de développer mais je pourrai en dire plus que d’ici quelques mois.
Quel joueur t’a le plus impressionné dans ta carrière ? Et en Lituanie ?
Oh ! Il y en a plusieurs ! Je peux faire un top 5 : Adebayor, Ousmane Dembélé, James Rodriguez, Frimpong et Abidal. En Lituanie, sans aucune hésitation, notre capitaine Zivanovic.
Une conclusion en lituanien ?
Labai aciu ir viso gero (Merci et au revoir) !
Le TOP10 de Steve Lawson
Ton meilleur ami dans le foot : Simon Gbegnon
Le meilleur joueur avec qui tu aies joué : Adebayor
Le meilleur joueur contre qui tu aies joué : Ousmane Dembelé
Ton rêve dans le foot : jouer une coupe du monde
Un héros dans la vie « réelle » : mon père
Ta plus grande qualité : bienveillant
Ta chanson préférée : Espérance de vie de Youssoupha
Ton film préféré : Aladdin
Ton talent caché : jouer du piano
Ta devise : « Tant que ça n’a pas fait CRAAAK c’est que c’est encore bon ! » (C’est un peu un dérivé de tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir)
Le 11 de rêve de Steve Lawson
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Neuer
Dani Alves – Sergio Ramos – Puyol – Marcelo
Xavi – Iniesta – Zidane
Messi – Ronaldo Nazario – Ronaldinho
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